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Le syndrome de l’Orangerie – Grégoire BOUILLIER

De l’auteur, j’avais aimé Le cœur ne cède pas, son enquête sur Marcelle Pichon.

J’ai aimé cette nouvelle enquête, cette fois-ci sur un chef d’œuvre de la peinture : les Nymphéas de Claude Monet, excusez du peu.

J’ai retrouvé avec plaisir la Bmore & Investigation, même si Penny est moins présente.

J’ai aimé les différentes hypothèses du détective : les Grands Panneaux, ce sont les millions de morts de la Première Guerre Mondiale (p.49) ; ce sont les 9 millions de morts + celle de son fils.

Du temps de Monet, les nymphéas inspiraient méfiance et effroi, fleurs naissant dans la vase et dont l’une des propriété médicale est semblable au bromure.

J’ai adoré que le narrateur s’aide du dernier James Bond (p.153), du professeur Tournesol et de sa véritable identité (p.230), Edgar Poe dont Monet était un grand lecteur (p.303), des œuvres du peintre Hodler (p.352), du film Blow-up (un peu partout dans le texte), de l’Écume des jours de Boris Vian (p.404).

J’ai aimé son humour, répétant à l’envie de les nazis n’ont jamais disparus.

Mais j’ai aussi aimé sa leçon de peinture. Ainsi déclare-t-il que « chaque tableau se trouve coupé de sa propre finalité car il n’est que l’élément d’un processus qui le dépasse. (…) N’est que la mélancolie d’une Unité perdue. (p.307) »

Monet qui s’émancipe de 4 siècles de perspective linéaire donnant l’illusion de la profondeur (p.326).

Bref, Claude Monet invente une nouvelle façon de peindre au-delà de l’impressionnisme.

J’ai aimé que la notion d’écart, de distance avec la réalité tende tout le roman : « Monet disait peindre l’espace qui le séparait de l’arbre et non l’arbre lui-même » (p.237).

Un bémol : le détour par la zone d’intérêt des camps de concentration juste au milieu du livre qui m’a paru un peu factice.

Je ne vous dévoilerait bien sûr pas le fin mot de cette recherche sur les Grands Panneaux et pourquoi ils provoquent un sentiment de malaise chez le narrateur. Je vous laisse le plaisir de découvrir cette enquête.

L’image que je retiendrai :

Celle des deux salles du musée de l’Orangerie dont la forme a été voulue par le peintre, et qui dessinent une paire de lunettes, entre autre.

Flammarion, 21 août 2024, 432 pages

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