
Routines – Fabien TRUONG
Premier roman de l’auteur, je découvre sa plume incisive et judicieuse.
J’ai aimé Tibor, titulaire d’un diplôme de sociologie, mais qui travaille en CDD au gré des opportunités. Sa petite-amie Coralie, médiathécaire à Flora-Tristan, qui assure un revenu plus stable.
J’ai aimé son ami Malek qui travaille au centre social du quartier du Bois-Vert, dernier rempart avant la barbarie.
J’ai aimé le maire fraichement parachuté dans la ville de Cléricourt, qui fait de son mieux.
J’ai aimé Bertrand Francine, sous les ordres directs de Mandrin place Beauvau, qui tente de trouver qui se cache derrière le #decapitation.
J’ai aimé Farida, jeune maman célibataire dont l’ancien mari s’est converti à l’islam, mais qui reste dans le droit chemin pour leur fille.
Ces personnages pourraient apparaitre comme des caricatures. C’est sans compter sans la plume de l’auteur qui fait se mouvoir et penser des citoyens plus vrais que nature, pris dans un engrenage qui les dépasse.
Si j’ai deviné pourquoi le #decapitation (qui n’a rien à voir avec un quelconque jihad), cela ne m’a pas empêcher d’aimer les sous-entendus mis joliment en mots et de façon énigmatique par Tibor.
J’ai oublié de vous parler de Rosa Maria la commerçante du café-journaux ; l’équipe de futsal de Tibor ; Jo et sa maîtresse…
Un roman riche et percutant sur les névroses de notre société ultra-connectée qui cache le sang et la misère.
Quelques citations :
Le tableau avant toujours été binaire : explosion i,offensive de phrases à rallonge contre dangereuse absence de vocabulaire. (p.67)
ce qui faisait tenir ces familles dont il comptait obtenir les faveurs électorales. Elles offraient le café dans des intérieurs qui optimisaient chaque mètre carré et aspiraient juste à la conformité. leurs enfants passaient devant : ils étaient le présent et annonçaient des lendemains qui chanteraient. (p.169)
L’image que je retiendrai :
Celle du maire qui ne supporte pas que l’on maltraite ses administrés en les laissant attendre dans le froid devant leur tour.
Rivages, 6 mars 2024, 300 pages

20 commentaires
vagabondageautourdesoi
Une écriture à suivre donc !
alexmotamots
Ce premier roman est en effet prometteur.
je lis je blogue
J’ai beaucoup aimé ce roman. La ville de Cléricourt pourrait être n’importe quelle autre ville de l’hexagone. C’est l’histoire d’un dérapage et l’auteur contrôle très bien son roman.
alexmotamots
Tu résumes très bien ce roman.
keisha41
Où l’ai je vu? En tout cas c’était noté! Mais roman trop récent , 1er roman, 15 jours pour le lire, j’attends.
alexmotamots
Un roman qui vieillira bien, j’en suis certaine.
bulledemanouec671473c7
Je n’en ai jamais entendu parler et c’est donc un premier roman déjà percutant…un auteur à suivre alors s’il suscite déjà autant d’interrogations et de réflexions sur notre société hyperconnectée et j’imagine aussi l’impact des réseaux sociaux…Merci pour la découverte
alexmotamots
Un auteur à suivre, à mon avis.
Hedwige
Ce roman traite-t-il des problèmes de société, emplois pauvreté etc ou des réseaux sociaux comme tu le suggères à la fin de ton article?
alexmotamots
Oui, c’est tout à fait ça.
Aifelle
Je ne me fais pas une idée très claire du roman, mais c’est visiblement un jeune auteur à découvrir.
alexmotamots
Je n’ai pas voulu trop en dire. Et le propos de l’auteur m’a plu.
Jerome
C’est sûr qu’avec les névroses de notre société ultra-connectée, y a de quoi faire !
alexmotamots
Et l’auteur en parle parfaitement bien.
Sacha
Un roman social qui a tout pour me plaire !
alexmotamots
J’espère qu’il croisera ta route.
Ingannmic
Eh bien j’ai appris un nouveau mot aujourd’hui (médiathécaire) 🙂
alexmotamots
A l’heure des médiathèque, j’ai adapté mon vocabulaire.
Choup
Tu me fais découvrir ce roman qui semble très intéressant et pertinent. Je note!
alexmotamots
J’espère qu’il croisera ta route.