Auteurs en V

Les femmes du North End – Katherena VERMETTE

Fidèle à mon habitude, je lis le premier roman de l’auteure après avoir lu le second qui était un coup de coeur.

Cette lecture ne fut pas un second coup de coeur, mais j’ai aimé retrouver certaines femmes du second volet.

J’ai donc appris pourquoi Phoenix était en prison pour un crime atroce et de quel crime il s’agissait. Je me suis demandée tout au long de ma lecture pourquoi son ventre lui posait problème avant d’avoir l’explication.

Mais j’ai découvert également les femmes de la famille Traverse et McGregor, la famille de la victime.

J’ai aimé l’alternance des personnages durant ces quatre journées du drame, les flashbacks sur leurs enfances et les explications sur leurs liens.

J’ai aimé la quasi omniprésence des Kookoms, les grands-mères qui chantent et racontent des histoires de l’ancien temps pour apaiser.

J’ai aimé la Brèche, où se déroule le drame, surnommée ainsi par le premier personnage dont nous devinerons l’identité peu à peu car ses chapitres sont écrits en italique et ne portent pas de prénom. Ce mot de Brèche décrit également bien ce qui arrive dans la vie de la victime et de sa famille.

J’ai aimé ces femmes qui se soutiennent mutuellement après le drame.

J’ai aimé le policier Tommy, métis (prononcer méti) car son père était écossais et sa mère autochtone ; ce qui lui vaut d’être asticoté par son partenaire avant que Tommy (qui continue d’enquêter sur le drame et prend de l’assurance) ne lui demande d’arrêter.

J’ai découvert le pain bannock que certaines femmes font encore elle-mêmes.

Mais j’ai été agacée par ces mères et grands-mères qui répètent que tout va bien, tout va bien. Alors que non, dans leur communauté, tout ne va pas bien.

J’ai senti encore une fois beaucoup de colère de la part de ces personnages, chacun pour une raison différente.

Une auteure que je vais continuer de lire.

Une citation :

C’est le pourcentage de sang indien que tu as. Elle m’a expliqué que ce sont les Blancs qui en ont fait tout un plat alors que ça n’a jamais vraiment intéressé les Indiens. Ils accueillaient dans leur famille même ceux qui n’avaient que la moitié de leur sang. (p.371)

Elle avait seulement essayé de ne pas penser à la mort de sa soeur et, au bout d’un moment, la souffrance avait paru s’éloigner. Mais un événement ou un rêve pouvait lui faire revivre le drame, et elle éprouvait alors cette douleur déchirante, ce grand vide là où sa soeur était censé être. On l’avait recousue mais elle conservait une cicatrice. A cet endroit, la peau était très sensible et elle évitait d’y toucher. (p.421)

L’image que je retiendrai :

Celle du froid et de la neige omniprésent dans ce roman : l’hiver est rude à Winnipeg.

Albin Michel, 30 mars 2022

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