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Les 8 vies d’une mangeuse de terre – Mirinae LEE

Comment vous parler de ce roman au titre étrange ?

J‘ai aimé la plongée qu’il m’a permis dans la Corée à différents moments de son histoire : la guerre du Pacifique pendant laquelle des femmes sont enlevées et emprisonnées dans des Stations de réconfort – la guerre de Corée pendant laquelle ces mêmes femmes sont enfermées dans des Maisons du singe avec la même finalité – l’espionnage nord-coréen une fois le pays séparé.

Du personnage principal, nous ne saurons jamais son nom de naissance. Pour le pasteur canadien qui lui apprend l’anglais et le français, elle est Deborah ; pour le gradé japonais elle es Kaiyo (qui signifie pardon) ; pour son mari, elle est Yongmal son ancien amour dont elle a pris le nom ; dans sa résidence de fin de vie, elle est Mook Miran.

Même sa fille, Mihee, change de nom pour infiltrer le Sud.

J’ai découvert la station 130 à Pyongyang qui, en sous-sol, reconstitue les rues d’Osaka, de Séoul, de Paris et d’autres capitales pour entraîner les espions au mode de vie occidental.

J’ai appris que la Corée du Nord a produit et raffiné de l’opium à grande échelle. L’une des rares marchandises du pays répondant aux normes de qualités internationales (p.200).

On retrouve dans ces pages la doctrine du Juche et les positionnements sociétaux (le Songbun) ; les autocritiques scolaires et le trafique avec la Chine.

J’ai découvert le syndrome de Pica dont sont atteintes les personnes qui mangent des choses pas comestibles, comme la terre, par exemple.

J’ai aimé ce personnages aux si nombreuses vies, celles qu’elle invente et celles qu’elle espère.

L’image que je retiendrai :

Celle des champ de cosmos qui reviennent souvent comme décor et comme fleur préférée du personnage principal.

Merci Katell et Bibliofeel pour cette idée de lecture

Phebus, 4 septembre 2025, 317 pages

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