Auteurs en V

L’autre loi – Valerio VARESI

10e enquête du commissaire Soneri, et celle-ci sent un peu la fin (et la faim) : le personnage ne comprend plus sa ville en pleine mutation ; à cause de son taux élevé de cholestérol, il est obligé de réduire en graisse ses repas.

Cette 10e enquête met en scène un vieil aveugle qui voit lui aussi son monde se rétrécir : les différents travaux de voirie brouillent ses repères ; son colocataire se fait assassiner ; dans son immeuble ne vivent ples que lui et une vieille voisine.

Communiste dans l’âme, Soneri ne comprend pas les patrouilles de quartier ni le leader de la droite décomplexée de la ville.

J’ai découvert le village de Schia, station de ski proche de Parme où une tempête de neige sévit.

J’ai aimé l’aubergiste taiseux, dont la carte est à base de 4 plats qui sont des régals.

J’ai été étonnée que Soneri ne soit pas plus incisif avec l’imam de la mosquée soupçonné de prêches enflammés.

J’ai découvert l’artiste Giovanni da Modena qui a peint L’Enfer de Dante dans la basilique san Petronio de Bologne. Dans cette oeuvre, Mahommet est représenté brulant en enfer.

J’ai aimé que Soneri rende hommage aux deux victimes, mortes de n’avoir pas voulu commettre un attentat suicide, un hommage à leur courage.

J’ai aimé que le commissaire attende la Dame de coeur pour résoudre son enquête, et que celle-ci ne soit pas celle qu’il pensait.

Bien sûr, il y a toujours le brouillard sur la ville, qui aide à la propagation de la grippe.

Il est question, dans ce roman, du marché de la drogue qui finance le terrorisme, terrorisme vu comme une forme dégénérée de lutte des classes.

Quelques citations :

… entre étrangers qui semblaient habiter dans un ailleurs inatteignable et italiens pétrifiés dans leur rancune. (p.93)

Ce que Marx appelait la lutte des classes se matérialise chez nous dans une identité religieuse qui est une vision du monde révolutionnaire par rapport à votre lassitude vidée de toute idée. (p.109)

Et les végans sont plus fanatiques que les musulmans. (p.213)

L’image que je retiendrai :

Celle du vieil aveugle qui se rend tous les jours à la gare de Parme et qui écoute les gens aller et venir.

Je remercie Inès de chez Agullo pour sa confiance renouvelée et l’envoi du dernier roman de l’auteur en avant-première

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