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Indépendance – Javier CERCAS

Je découvre l’auteur avec ce second opus de la trilogie Terra Alta. Un livre mis en avant par ma librairie préférée et dont la quatrième de couverture me tentait.

Pensez donc : un polar se déroulant dans les arcanes du milieu indépendantiste catalan.

J’ai découvert le personnage principal Melchor Merlin au passé agité ; sa fille Cosette prénommée ainsi car Melchor est un fan des Misérables ; la fin tragique de sa mère et son passé de délinquant pour un cartel sud-américain.

Je l’ai suivi lors de cette enquête à Barcelone pour découvrir qui fait chanter la maire, et pourquoi.

J’ai aimé écouter le mystérieux informateur qui nous révèle le pourquoi du comment, et j’ai eu de la peine pour lui qui a souvent fait les mauvais choix.

J’ai découvert le Monero, une crypto-monnaie open source intraçable (la maire doit payer la rançon en Monero).

J’ai découvert que Barcelone était une des porte d’entrée du narco-trafique : Melchor a fait partie d’un gang et l’unité dans laquelle il travaille pour cette enquête s’occupe également de faire libérer l’épouse du narcotrafiquant de Santa Coloma.

J’ai souri chaque fois que l’on demande à Melchor si il a lu le roman de Javier CERCAS Terra Alta, qui parle de lui et de sa précédente enquête.

Comme lui, je ne l’ai pas encore lu, mais cela ne serait tarder.

Quelques citations :

… quand la démocratie a démarré, le nationalisme a instauré en Catalogne une cleptocratie clientéliste. C’est-à-dire, le gouvernement autonome volait les citoyens et le produit du pillage était réparti entre le parti du gouvernement et les familles du parti du gouvernement, à commencer par la famille du président. (…) enfin, toujours les mêmes salades : tout pour la patreie et ce genre de fadaises. (p.180)

A la Generalitat, nous avions notre homme, Artur Mas. Un type bien. L’un des nôtres qui parlait même castillan à la maison, comme nous. Mais les choses se sont compliqués et Mas a été chassé de la présidence, laissant derrière lui Puigdemont, un moins que rien de province, qui n’avait rien à faire là et qui n’avait ni pouvoir, ni respect, ni ascendant. Nous tenions tous pour acquis le fait que Mas le contrôlerait sans problème, mais nous nous sommes trompés. parce que Puigdemont était un croyant, un taliban qui prenait absolument au sérieux ce qui pour nous n’était qu’un leurre, une stratégie destinée à nous faire sortir sans dégâts de la crise. Pour lui, ce n’était pas pareil : il était prêt à aller jusqu’au bout, coûte que coûte, ou bien en craignant davantage de ne pas le faire que de le faire. Bref, un désastre. (p.301)

L’image que je retiendrai :

Celle des 3 amis issus de bonne famille qui se lance en politique pour continuer d’avoir le pouvoir sur la ville.

Babel, 6 mars 2024, 464 pages

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