Abandons de lectures

Tombés des mains (2)

Houris de Kamel DAOUD

Présentation :

Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle n’a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu’elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu’à la fille qu’elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l’a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.

Mon avis :

J’aurais aimé apprécier ce roman à sa juste valeur.

Mais d’entrée de jeu j’ai eu du mal avec la narratrice : comprendre son handicap, ses différentes voix, ses souvenirs plein de méandres.

J’ai eu plus d’empathie pour sa mère adoptive qui cherche des solutions à son handicap.

Je me suis bien dit que la jeune fille représentait une allégorie de son pays qui ne doit pas parler des années de plomb mais ne cesse d’y penser. Mais cela n’a pas suffit à me faire adhérer au propos.

Ne parlons pas du labyrinthe qui m’a paru être un exposé sur les horreurs de la guerre civile.

Je suis tout de même allé lire le dernier chapitre qui apporte un souffle d’air, mais trop tard pour moi.

Gallimard, 15 août 2024, 411 pages

 

Le rêve du pêcheur de Hemley BOUM

Présentation :

« Dans l’avion qui me menait au loin, j’ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j’en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts, un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l’être aimé. J’avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d’enfant et en grandissant l’argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l’arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter mais lorsque les événements m’y contraignirent, j’hésitai à peine. C’était elle ou moi. » Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets. Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu’il s’est construite prend l’eau de toutes parts… À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d’un autre avenir pour les siens… Avec ces deux histoires savamment entrelacées, Hemley Boum signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission.

Mon avis :

Je m’attendais à un roman dense, un peu onirique, sur les rives africains.

J’ai eu un peu de mal au début avec les différents personnages, les différentes époques, avant de comprendre leur lien.

J’ai aimé lire l’enfance de Zack auprès de sa mère qui se prostitue pour leur donner un toit et de quoi manger.

J’ai souri devant cet enfant, premier de la classe, mais qui ne comprend rien au monde qui l’entoure.

Et puis j’ai fini par me lasser de ce récit trop long.

Ce n’était pas le bon moment pour moi, et j’en suis fort marrie.

Gallimard, 11 janvier 2024, 352 pages

 

La maison hantée de Michèle AUDIN

Présentation :

Je voulais écrire un roman de Strasbourg pendant son annexion par le IIIe Reich. Pas l’histoire haletante d’un réfractaire poursuivi par la Gestapo. Non, simplement un roman de la vie quotidienne. Mais il n’y a plus de témoins. Et puis, dans un carton d’archives, j’ai découvert Emma… et les fantômes de la rue Dunat-Diehr.

Mon avis :

Je l’ai lu jusqu’au bout, c’est un roman court, mais sans passion aucune.

Il faut dire que l’écriture tient plus du documentaire et de la recherche historique (la narratrice est allée aux archives, elle a fait ça, ça et ça…) et je ne me suis même pas intéressée à la vie d’Emma ni de la narratrice.

J’en ai appris un peu plus sur la ville de Strasbourg pendant la Seconde Guerre Mondiale, et encore, pas tant que ça.

Cerise sur le gâteau : l’auteure ne fait pas la différence entre camp de concentration et d’extermination (le Struthof est qualifié de camp d’extermination, ce qui m’a fait bondir).

Le leitmotiv du myosotis m’a paru trop factice et le tout m’a laissé un goût d’écriture trop scolaire.

Minuit, 2 janvier 2025, 208 pages

25 commentaires

  • Sacha

    Bon, Houris ne m’attirait pas (beaucoup lu sur cette période en Algérie), mais Le rêve du pêcheur oui. A voir car c’est en effet peut-être une question de moment. Comme toi, l’erreur monumentale du 3e bouquin m’aurait fait bondir. L’éditeur n’a donc rien remarqué non plus ???

  • Philisine Cave

    Je tourne autour de Houris depuis longtemps longtemps longtemps. Et là avec ton avis, je ne suis pas certaine de m’arrêter de tourner.

  • Florinette

    Quand je n’arrive pas à accrocher à un roman, je fais comme toi : j’avance pour voir si l’histoire s’améliore, jusqu’à lire le dernier chapitre. Mais parfois, rien ne change…
    Bon dimanche Alex, bises

  • Choup

    ON se rejoint sur Daoud, comme tu le sais. Pas tentée de toute façon par les deux autres, mais alors le coup du Struthof… o_O ça m’aurait fait bondir aussi!

  • carfax

    bonjour, comment vas tu? merci de ton avis. ce livre ne me tente pas trop. passe un bon dimanche et à bientôt!

  • je lis je blogue

    J’avoue que je n’étais pas plus attirée que ça par ses romans donc définitivement pas de regrets

  • vagabondageautourdesoi

    Quel dommage pour Houris.
    Pour moi, l’écriture de Kamel Daoud ressemble auc contes oraux , j’aime justement ses redondances, ses retours, comme un psaumes chantés doucement.
    Pas grave ! Il y a tant à lire !
    Bonne continuation 📚🌸🌞

  • manou

    Oui parfois ce n’est pas le bon moment pour une lecture, ou alors on en a trop parlé. Je pensais lire Houris un jour, mais c’est pas urgent et tu n’es pas la première à l’avoir laissé tomber, par contre l’erreur du troisième m’aurait fait bondir aussi, et j’ai déjà noté « le rêve du pêcheur », mais ce n’est pas une urgence donc, je ne le lirai que si je le croise 🙂 Merci pour ton ressenti

  • Aifelle

    Je n’ai jamais été tentée par le Kamel Daoud ; un peu par « La maison hantée » mais là tu douches mon envie. Merci pour ma PAL !

  • Athalie

    Je crains moi aussi de passer à côté de Houris, une amie m’a dit que l’histoire était gorgée de symbolique ( engorgée, même …) Les autres titres, je ne les connaissais pas, alors aucun regret !