Auteurs en S

La Porte – Magda SZABO

Je tourne autour de ce roman depuis sa sortie et son prix Femina en 2003. Je me lance enfin dans cette lecture particulière.

Je suis restée un peu étonnée par le style de l’écrivain, sa façon de raconter cette histoire très personnelle de sa relation avec sa femme de ménage Emerence.

Car Emerence n’exprime aucune émotion, son visage est toujours de marbre, mais elle travaille sans cesse et tout le monde la respecte.

C’est une femme exigeante qui n’aime pas les faux-semblants (notamment le technique de l’hélicoptère pour faire bouger les arbres).

J’ai découvert la marraine, plat typiquement hongrois dans lequel une personne emporte un met qu’elle veut offrir.

J’ai aimé l’épisode de la statuette du chien à l’oreille ébréché qui montre la détermination d’Emerence.

J’ai aimé les trois amies d’Emerence : Chouchou, Adélka et Polett.

J’ai détesté l’auteure qui préfère se rendre à la réception organisée pour son prix plutôt que de s’occuper de son amie.

J’ai eu de la peine pour Emerence qui ne voulait plus rester en vie parce que tous avaient anéanti le cadre qui maintenait son existence et la légende auréolant son nom. (p.214). Car Emerence n’a plus de famille qu’un lointain neveu (le fils de Joszi). Elle n’a que ses 9 chats enfermés chez elle, et le trésor des Grossman dans une pièce.

J’ai été émue par la fin de cette femme autoritaire mais le coeur sur la main.

Quelques citations :

Depuis la mort de ma mère, Emerence était la seule personne que j’avais laissé m’approcher. (p.93)

Emerence proclama qu’en Amérique aussi, il y avait ceux qui balaient et ceux qui font balayer (p.120)

Le plus beau cadeau que vous puissiez faire à quelqu’un, c’est de l’empêcher de souffrir. (p.160)

L’image que je retiendrai :

Celle de la porte de son appartement qu’Emerence n’ouvre qu’une fois pour Magda, même pas pour son grand ami le lieutenant-colonel.

Viviane Hamy, 27 août 2023, 276 pages

20 commentaires