
La Petite Fille blanche – Tony BIRCH
Nouvelle collection chez Synchronique éditions : Ciels Australs. Ce roman est l’un des deux premiers titres paru.
Je découvre la littérature aborigène australienne, écrite par un auteur aborigène qui a déjà signé 4 romans, 5 recueils de nouvelles et 2 recueils de poésie.
J’ai aimé son écriture, mais surtout ses personnages : Odette Brown est une vieille femme qui n’a jamais quitté sa ville natale de Deane, petite bourgade dont la route principale sépare les communautés blanches et autochtones. Le récit se déroule dans les années 50 pendant lesquelles l’Aborigene Protection Act était encore en application.
J’ai découvert son existence qui ne permettait pas au habitant aborigène de se déplacer sans autorisation ; dont les enfants étaient sous la protection de l’Etat. Le tout chapeauté par l’Aborigenes Welfare Board.
J’ai découvert une population considérée comme d’éternels enfants qu’il faudrait protéger, mais surtout contrôler.
J’ai détesté le méchant fils Kane, et j’ai eu de la peine pour son cadet si gentil.
J’ai détesté le méchant nouveau policier qui ne supporte pas que l’on remette en cause son autorité ; mais j’ai aimé l’ancien policier qui, malgré son alcoolisme, ne voulait pas faire de vague.
J’ai aimé le franc-parlé d’Odette qui a déjà perdu une fille et qui ne veut pas perdre sa petite-fille.
J’ai aimé Henry qui, suite à un accident, a cessé de grandir et travail dans sa casse.
J’ai été effarée de lire que partout, sur tous les continents, jusqu’à récemment, des hommes ont tout fait pour maintenir une population sous emprise.
Alors bien sûr, Odette a de la chance qui travaille à son rythme et peu mettre de l’argent de côté ; qui croise les bonnes personnes au bon moment. Mais j’ai aimé découvrir ce pan de l’histoire de l’Australie que je ne connaissais pas.
Quelques citations :
Imagine que tu sois policier, sachant qu’un jour où l’autre on te demandera d’entrer dans une maison pour emmener des gosses loin de leur famille. Si tu devais traiter les gens avec la moindre correction, tu ne pourrais pas faire ton boulot. Ce type qui nous a fait passer un mauvais quart d’heure, il a besoin d’être en colère contre nous. Peut-être même de nous détester. C’est la seule façon pour eux d’y arriver. (p.197)
Pauvre vieux Bill ! Il aurait dû rester copain avec nous quand il était petit. Ne serait-ce que grandir, ça peut être une malédiction pour les blancs. (p.255)
L’image que je retiendrai :
Celle d’Odette lavant les cheveux de sa petite fille tous les dimanches dans la baignoire extérieure dont il faut chauffer l’eau avec du feu.
Je remercie Gilles Paris et Synchronique éditions de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant-première
Synchronique, 6 février 2025, 320 pages

Patronyme - Vanessa SPRINGORA

20 commentaires
vagabondageautourdesoi
Voilà une nouvelle maison d’édition à suivre ! Merci du retour
alexmotamots
En effet, ce fut une belle découverte.
aifelle
Un roman très tentant sur une problématique trop mal connue.
alexmotamots
J’ai en effet appris plein de choses.
bulledemanouec671473c7
Un éditeur que je ne connais pas, une nouvelle collection et un auteur…authentique, ça me tente bien en tous les cas tu me donnes envie car finalement moi aussi j’ai beaucoup à apprendre sur l’Australie 🙂
alexmotamots
C’est la réflexion que je me suis faite : je connais si peu de chose de ce pays.
je lis je blogue
Voilà une lecture très originale pour le contexte. Je ne connais ni l’auteur ni la maison d’édition. Belle trouvaille !
alexmotamots
Une nouvelle maison d’édition qui propose des textes et des auteurs inconnus chez nous.
Antigone
Ton billet est très beau et fidèle à ce roman que j’ai beaucoup aimé aussi.
alexmotamots
Merci pour le compliment.
Choup
amère ironie de la loi Aborigene PROTECTION act… Le peu que j’ai lu/vu de l’histoire de l’Australie est vraiment terrible pour les Aborigènes…
alexmotamots
Et plus j’en apprends, plus c’est horrible.
Sacha
Ce n’est pas sans rappeler certaines lois américaines vis-à-vis des autochtones. Je suivrai avec attention cette nouvelle collection (superbe couverture au fait !)
alexmotamots
J’ai pensé exactement à la même chose, en ajoutant l’Afrique du Sud.
Jerome
J’adore l’idée d’une collection consacrée à la littérature aborigène !
alexmotamots
Avec des romans écrits par des natifs.
Light And Smell
Un livre qui semble offrir un premier pas intéressant dans la littérature aborigène australienne.
alexmotamots
Ce fut le cas pour moi, en effet.
coupsdecoeurgeraldine
Effectivement, le sujet est intéressant. Et puis l’Australie, ce n’est pas souvent qu’on y va en littérature.
alexmotamots
Et encore moins que l’on découvre les vies des autochtones.