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Incident à Twenty-Mile – TREVANIAN

Vous ne verrez pas souvent de westerns sur mon blog, et pour cause, je n’aime pas ce genre, ni en roman, ni au cinéma. Mais avec TREVANIAN, je ne pouvais que faire une exception.

Bien m’en a pris : j’ai aimé ce western (oui, oui). J’ai aimé me retrouver dans une petite, très petite ville du Wyoming, avec ses habitants si spéciaux.

J’ai aimé Matthew qui débarque en ville avec le gros fusil de son père et qui raconte à chacun ce qu’il veut entendre pour se faire accepter.

Bien sûr, j’ai détesté les 3 prisonniers échappés dont le chef, Lieder, est un concentré de sadisme, et les deux autres (Minus et Mon-P’tit-Bobby) des idiots suiveurs.

J’ai aimé Coots, le personnage noir du roman, et sa relation avec B.J. Leur amour caché est si beau.

J’ai souri de la passion de Matthew pour le personnage du Ringo Kid, inventé par un romancier. J’ai aimé que Matthew se serve de ce personnage comme modèle.

Le livre de chevet de Lieder est La révélation de la vérité interdite, sorte de maelstrom d’idées de fin du monde, de racisme et de conspirationnisme. Ce qui ne l’empêche pas de citer de fausses écritures de Paul (aux Iowéens, aux américains…) mais toujours au chapitre 7, verset 13.

J’ai eu de la peine pour Matthew, enfant battu par un père alcoolique, qui se réfugie dans l’Autre Endroit quand quelque chose le perturbe.

J’ai eu de la peine pour les 3 prostituées malmenées par le trio de prisonniers.

J’ai souri du surnom donné aux tempêtes dévastatrices : les arracheuses.

J’ai aimé le leitmotiv du lacet tressé à médaillon de Lieder, qu’il a volé au gardien de sa prison après l’avoir étranglé avec. C’est vous dire le personnage.

J’ai découvert les couvertures Huddson Bay si particulières.

En fin d’ouvrage, j’ai aimé lire le destin des personnages (qui ont été de vraies personnes) après cet incident.

Ce western, à la sauce Trevanian, est parfois cru, les actions de Lieder n’ont pas de sens si ce n’est la volonté de sentir le pouvoir de sa parole sur la vie ou/et la mort des autres.

Si ce faux prophète de Lieder a des paroles parfois dénuées de sens, certains vrais prophètes tout aussi sadiques peuvent avoir des paroles moins absurdes.

L’image que je retiendrai :

Celle de Matthew qui s’est installé dans l’ancienne maison du sheriff et qui se décide, un jour, à en porter l’étoile.

Gallmeister, 6 octobre 2011, 392 pages

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