Auteurs en L

Il est des hommes qui se perdront toujours – Rebecca LIGHIERI

Je découvre l’auteur avec ce roman parut en 2020 avant le confinement.

J’ai découvert une famille dysfonctionnelle des quartiers Nord de Marseille : le père tyrannique, la mère effacée, les deux aînés beaux comme des dieux et le troisième qui a des problèmes de santé.

L’auteure décrit l’atmosphère étouffante créée par le père qui bat ses enfants, et surtout le dernier ; l’héroïne que prennent ces mêmes parents ; le manque de nourriture et d’amour.

Pourtant, il y a toujours des chansons qui parlent d’amour, comme un pansement sur une plaie.

J’ai aimé Karel le narrateur, son impuissance d’enfant, son refuge chez les gitans du passage 50.

J’ai aimé sa soeur Hendricka qui deviendra une star de cinéma selon la volonté du père sans lui donner la moindre miette de son argent.

J’ai aimé l’appartement dans lequel se réfugie Karel : celui d’une vieille dame décédée qui a laissé tous ses souvenirs. Karel découvre le plaisir de cuisiner, de passer à table et de dormir dans un vrai lit à soi.

J’ai découvert les habitats de ce quartier, ceux de la cité Artaud : la décharge sauvage aux pieds des immeubles, les ascenseurs déglingués, les coursives taguées et les caves pourries – la laideur partout et la beauté nulle part. (p.239)

J’ai aimé les titres de chapitres qui reprennent des titres de chansons. Beaucoup de IAM, mais aussi Khaled.

J’ai aimé les mots de patois marseillais glissés dans les conversations.

J’ai aimé les gitans qui donnent refuge aux enfants de la famille, leur générosité.

J’ai eu de la peine pour Gabrielle qui croise la route de Karel et qui en sera marquée à vie.

Un roman avec des personnages plus vrais que nature et une atmosphère particulière.

Une citation :

ces chansons que nous écoutions tous à la cité, sans rien y connaitre et sans rien y comprendre, l’amour n’ayant jamais été dans nos moyens.

L’image que je retiendrai :

Celle de Karel passant des auditions mais n’étant pas doué car sans cesse rabaissé par son père.

P.O.L., 5 mars 2020, 384 pages

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