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Du givre sur les épaules – Lorenzo MEDIANO

Ce roman est un petit bijou.

J’ai aimé (chose rare) la montagne omniprésente, le dur travail de la terre et de la pastorale.

Le récit se déroule dans un village perdu des Pyrénées espagnoles, et l’auteur explique ce qu’est le pouvoir d’une casa. Ce n’est pas seulement une maison, c’est une famille avec son chef désigné par le père à sa mort, les frères qui travaillent le gîte et le couvert, un vêtement quand il le faut.

Le chef de famille est appelé le tión, les autres frères sont des secondones, les enfants qui n’hériteront pas.

Dans ce village où le pouvoir n’est pas partagé, grandit Ramon qui aime lire. L’instituteur, qui raconte son histoire, lui prête des livres lorsqu’il part garder les troupeaux.

Mais il tombe amoureux d’Alba, la fille unique du gros propriétaire terrien.

Chassé de son emploi de berger, il achète son propre bétail et part vivre dans la montagne. Il y passe l’hiver et tout le monde guette son feu de camp, signe qu’il n’est pas mort. Au printemps, il redescend avec du givre sur les épaules. Mais cela ne suffit pas.

J’ai aimé la détermination de Ramon, son amour pour Alba qui l’attend elle aussi, malgré les saisons qui passent et l’envie de son père de la marier.

J’ai aimé le détachement de l’instituteur qui raconte les folies qui ont pris le paisible village, les bassesses, les lâchetés.

J’ai aimé qu’à la fin, il connaisse une amélioration de son sort.

Un roman plein de suspens qui voit s’affronter indirectement le riche et le pauvre pour l’amour d’une belle jeune fille.

L’image que je retiendrai :

Celle du froid omniprésent et de la pauvre solde de l’instituteur qui peut à peine manger et se chauffer.

Zulma, 9 mars 2023, 192 pages

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