Abandons de lectures

Tombés des mains (1)

Le désastre de la famille des notables – Amira GHENIM

Résumé : Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes.
Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d’entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d’origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes.

Mon avis : j’avais envie de découvrir la Tunisie des années 40-50 à travers cette grande famille et un roman chorale. J’ai donc découvert Louisa, la première à raconter. Je me suis accrochée pour suivre les ancêtres et autres cousins-tantes et son récit décousu.

J’ai continué avec le personnage suivant, pensant que le récit allait avancé, mais il tournait toujours autour du même fait.

Le troisième personnage a fini par me lasser à trop parler de cette immense famille et à invoquer les démons et les malédictions.

Philippe Rey, 22 août 2024, 190 pages

 

Retour à Belfast – Michael MAGEE

Résumé : Après des études à Liverpool, Sean Maguire est de retour à Belfast parmi les siens. Il retrouve le quartier ouvrier où il a grandi, dans une ville meurtrie par plusieurs décennies de conflit entre catholiques et protestants, et où la prospérité promise par les accords de paix se fait toujours attendre. Sean n’a qu’une hâte : repartir dès que possible.

Mais il est vite rattrapé par ses vieilles habitudes : les nuits blanches, l’alcool et la coke, l’argent emprunté, les loyers impayés et les boulots précaires. Jusqu’à ce qu’à ce moment fatidique où, lors d’une soirée, il commet un acte impardonnable.

Mon avis : j’ai eu l’impression de lire Trainspotting à Belfast, sans le côté glauque. Je ne me suis pas attaché aux personnages qui veulent fuir la ville mais ne s’en donnent pas les moyens. Ces losers ne sont même pas magnifiques qui passent leur temps à picoler et sniffer. Ils n’ont pas un rond, vol dans les supermarchés, mais trouvent toujours de quoi « faire la fête ».

Certes, les « troubles » et leurs conséquences sont parfois évoqués au cour d’un paragraphe, mais la plupart du temps les personnages picolent ou se droguent.

Un détail m’a intrigué : le personnage principal et sa mère n’ont pas d’argent, mais il part faire des études à Liverpool. Comment ? Et pourquoi revient-il ? De plus, il ne semble rien avoir appris pendant ses années de fac.

Bref, je n’ai pas adhéré au propos, j’en ai eu assez de lire ce qu’ils achetaient au supermarché et ce qu’ils s’envoyaient dans le nez. Une déception.

Albin Michel, 21 août 2024, 432 pages

 

J’ai mille ans… – Jean-Marie QUEMENER

Résumé : Amal est née au milieu de nulle part, dans un village d’orpailleurs et de contrebandiers au nord du Soudan, à deux pas de rien, dans la Maison rose, tout à la fois bordel et prison, habitée par des femmes magnifiques. Dont sa mère, splendide, majestueuse et protectrice.
L’exil comme seule issue, mère et fille quittent leur village, et se lancent dans un voyage peuplé de rencontres, d’amis, de dangers et de prédateurs. De rires et de pleurs. La Méditerranée puis l’Europe en ligne de mire. Le désert, ses nomades et ses guerriers, en mirage. Et, du haut de ses mille ans, Amal, avec sa naïveté de nouveau-né et sa sagesse de migrante, s’efforce de trouver une morale à l’absurde et au tragique, à chaque soubresaut de sa très jeune vie.

Mon avis : j’ai été intéressé par Amal et sa mère jusqu’au milieu du roman. Après, j’ai trouvé qu’il patinait de plus en plus, que les personnages étaient moins intéressants.

Je l’ai fini en avance rapide et la fin est un peu rapide, justement.

Le style est particulier, pas déplaisant au début, et puis trop de détails inutiles ont eu raison de ma patience.

J’ai aimé Assim, jeune mécanicien doué, qui accompagne le voyage de la mère et de la fille, les sauvant de situations délicates te leur permettant une place privilégiée dans le camp.

J’ai été étonnée par les amies qui renoncent finalement à l’exil.

Le bébé sur la couverture a un tel regard, mais le roman a fini par me perdre dans les sables du désert soudanais.

Edition Récamier, 24 août 2023, 224 pages

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