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Le héros de Berlin – Maxim LEO

C’est grâce à ma Librairie préférée que j’ai découvert ce roman à la fois drôle et touchant.

J’ai aimé son personnage principal, Michael Hartung, un loueur de DVD menacé de faillite dans un quartier de l’ancien Berlin Est qui aime dormir et boire de la bière.

J’ai détesté le journaliste Alexander Landmann qui réécrit son histoire, celle de la plus grande évasion de Berlin Est vers Berlin Est le 12 juillet 1983. Un train de banlieue avec à son bord 127 personnes s’est retrouvé par erreur aiguillé vers Berlin Ouest.

J’ai à ce propos appris que les trains de l’Ouest nécessitant réparation étaient envoyés à l’Est, puis repartaient de l’autre côté de la frontière via la gare de Friedrichstrasse.

Michael Hartung était en poste cette fameuse nuit, et parce qu’il a malencontreusement cassé un écrou, le train est parti vers une autre destination.

J’ai aimé que Hartung rappelle que l’Est, ce n’était pas l’enfer non plus à des journalistes de l’Ouest qui ne veulent rien entendre.

J’ai aimé découvrir le fin mot de cette histoire rocambolesque : une chaine de commandement défaillante et des erreurs de tous. Même le rapport de la STASI sur l’enfermement de Hartung est un mensonge.

J’ai souri chaque fois qu’un personnage profitait de la fausse histoire d’Hartung et du journaliste pour tirer la couverture à lui (le Président, la Chancelière, Katarina Witt sa coiffure de princesse et son émission de télévision…).

J’ai aimé les deux amis d’Hartung : Bernd et Beate qui lui remontent le moral.

L’histoire d’amour d’Hartung avec Paula apporte un petit plus car je me suis demandé si Paula, elle aussi, ne racontait pas de mensonges.

J’ai adoré le frère du journaliste, tout juste sortie de prison, qui adore couper des doigts.

J’ai souri chaque fois qu’un personnage portait un vêtement bleu. Une couleur indémodable.

Un roman fort et léger sur un sujet épineux : la réunification de l’Allemagne qui s’est faite sans écouter les gens de l’Est.

Une citation :

Nous sommes des frères et soeurs qui ont grandi auprès de parents divorcés : nous avons le même sang, mais pas d’expériences communes. Nous cherchons depuis trente ans une vérité qui nous paraisse vraie à tous, mais plus cela dure, plus cela devient compliqué. (…) il suffit peut-être aussi que nous soyons curieux les uns des autres. (p.303)

L’image que je retiendrai :

Celle du dossier de la STASI qui déclare qu’Hartung a passé 2 mois en prison avec traitement spécial alors qu’il n’a été emprisonné que 4 jours et qu’il était prêt à tout avouer.

Babel, 2 avril 2025, 304 pages

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