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La mémoire du thé – Lisa SEE

La Chine : ses plantations de thé, ses minorités ethniques, son développement urbain rapide et l’enrichissement de certains de ses habitants.

J’ai aimé suivre la narratrice depuis son enfance dans le village de la Source du Printemps, sur le mont Nannuo, dans la province du Yunnan. Li-yan appartient à une tribu Akha qui préserve ses us et coutumes.

J’ai aimé son amitié avec Ci-teh, une amitié faite de jalousie et de profonde affection.

J’ai adoré découvrir un peu de la culture Akha : le Festival de la Balançoire, le portail aux esprits construit chaque année, le ruma et le nima qui sont des sortes de guides spirituels, le dieu suprême A-po-mi-ye, les coiffes des femmes ornées de nombreux charmes en argent, leur semaine de 12 jours dont chaque jour correspond à un animal…

Mais j’ai été horrifiée par ce qu’ils appellent des rejets humains, dont les jumeaux font partie, et du sort qui leur est réservé. J’en ai appris également beaucoup sur l’accouchement et les premiers cris du nourrisson.

Et bien sûr, le thé pu’er que le village apprend à refaire fermenter pour tuer le vert, mieux se conserver et ainsi prendre de la valeur au fil des années.

J’ai découvert la politique de Trente Ans sans Changement, et je connaissais déjà les hommes et femmes obligés de s’installer dans les campagnes pour apprendre des paysans.

J’ai aimé l’expression « voler l’amour » pour « essayer la machette » avant le mariage. Et lors de ce mariage, l’homme doit posséder une arbalète. Se marier se dit d’ailleurs « aller-travailler-manger ».

J’ai aimé le bracelet en argent avec les deux dragons qui se font faces qu’aime Li-yan et qu’elle retrouvera à la fin du récit.

J’ai été un peu dérouté par certaines facilités du roman, mais j’ai aimé le parti-pris de l’auteure : pas de coïncidences, pas d’histoire.

Un roman sur le peuple Akha plus que sur le thé, que j’ai aimé.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’arbre à thé maudit dont hérite Li-yan et qui est entouré d’une curieuse poudre jaune qui soigne.

Merci Gambadou pour cette idée de lecture

Pygmalion, 2 mai 2018, 392 pages

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