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Conque – Perrine TRIPIER

Connaissez-vous les Morgondes, ce grand peuple de guerriers qui a disparu au Moyen-Age ? Dans un pays imaginaire gouverné par un Empereur, Martabée est désignée pour superviser un chantier de fouilles qui a mis à jour la capitale de ce peuple.

Sous les ordres de l’empereur, elle loge à la villa Brumèse, seule face à l’océan.

J’ai aimé suivre Martabée dans les différentes zones du chantier de fouilles, découvrir les vestiges de cette civilisation étrangement disparue du jour au lendemain sans explication.

Et qu’elle fut grandiose cette civilisation qui enterrait ses guerriers au coeur des ossements des baleines qui montent vers le ciel. Qu’elles sont raffinées ces colonnes sculptées du palais royal.

J’ai aimé cet empereur qui se promène dans le chantier comme un enfant gâté qui touche à tout et se fait prendre en photo tout le temps ; cet empereur dont les discours comportent décidément trop d’adjectifs.

J’ai aimé l’odeur du café matinal sur le champ de fouille et le thé aux herbes de l’après-midi, le jus d’orange du matin de Martabée.

J’ai aimé l’intuition de Martabée : il n’y a pas de femmes dans les corps retrouvés. Et quand les femmes seront découvertes, s’en sera fini de la grâce dont jouissait Martabée auprès de l’empereur.

Bien sûr, les chercheurs découvrent de magnifiques conques en or qui font un bruit trop fort mais l’empereur s’en servira comme symbole.

Un symbole, ce coquillage berceau et tombeau, où se niche, caché, le grain de sable.

Une lecture qui m’a embarqué dans un univers féérique et tragique.

Un roman qui pose la question de l’utilisation des traces du passé (ce qu’en fait l’empereur, ce qu’il en attend).

Un roman qui pose la question de la place des femmes dans les Grandes Civilisations disparues.

L’image que je retiendrai :

Celle des couleurs vertes et bleues de l’océan qui se retrouvent de partout dans le roman. J’ai préféré ces couleurs à celle de la chevelure de feu de l’empereur.

Gallimard, 22 août 2024, 208 pages

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